Chapitre 4 : En cours

Le bateau tangua subitement alors que chacun des 4 marins se penchaient en avant pour récupérer les assiettes. Et avant que le quatuor d'aventuriers comprenne la situation, l'un des marins (celui à côté de tuix) s'affala sur la table de tout son long.

Tuix eu pour réflexe de se lever et regarder autour de lui afin d'avoir une image précise de la situation. Il vit qu'immédiatement après le marin, ses 3 amis s'écroulèrent également tête la première dans leurs plats.

Avant même qu'il ait pu faire un geste ou même bouger, une voix l'immobilisa : "NE BOUGE PLUS! RASSIS-TOI ET POSE TES MAINS SUR LA TABLE !"
Il reconnu la voix du capitaine et alors qu'il fixait son attention sur ce dernier, il vit que le capitaine avait un couteau posé en travers de la gorge d'un Arael inconscient. Les autres marins avaient pris la même posture autour de Chichi et de Alanna.

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Suivant son instinct, Tuix avait réagi avec rapidité mais ses compagnons n'avaient malheureusement pas été aussi prompts... En l'espace d'une demi-seconde, il avait esquivé le marin, jeté un oeil à la pièce, repéré où était son chien et les différents protagonistes.

Tout se passa très vite dans son esprit...

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Tu sens que quelque chose t'a échappé et que la lumière de la compréhension est là, juste à portée de main mais non. Pas moyen de saisir le pourquoi du comment. Pourquoi le capitaine a t-il cherché à vous maitriser ? Pourquoi le barde n'a t-il rien vu venir, ce fin pro de la psychologie humaine ? Comment les autres se sont-ils retrouvé le visage dans la soupe sans même réagir ni combattre ? Si c'était une drogue dans la nourriture, pourquoi un marin est-il également étalé à tes pieds inconscient ?

Toutes ces questions se bousculent dans ton esprit et tu n'as pas assez de temps pour y répondre. Tu vois juste les couteaux de l'équipage appuyer sur la gorge de tes camarades, et tu ne doutes pas un instant du sérieux de capitaine.

Tu as encore l'espace de quelques secondes pour décider comment réagir mais tu sens les précieuses secondes s'écouler sans pouvoir trouver une solution miracle.

Alors que Galyr grognait après s'être posté sur ses quatre pattes, sentant que quelque chose n'allait pas... Tuix, conserva son air médusé et d'un signe de tête montra qu'il approuvait les ordres qu'on venait de lui donner.

Il balbutia quelque chose à demi-voix, comme s'il avait voulu répondre au capitaine, mais rien de compréhensible en agitant fébrilement les mains pendant une seconde alors qu'il les reposait sur la table. Tout se passa en un rien de temps alors qu'il parla soudain plus clairement :

- Du calme Galyr, ce sont nos amis...

Le rôdeur était donc rassis, les mains sur la table, son chien à ses pieds.

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- Je peux savoir ce que vous attendez de nous et pourquoi un renversement de situation si soudain? ajouta-t-il en parlant lentement, comme s'il était troublé par l'émotion.

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Au bout de deux bonnes secondes, Tuix ne voit aucun serpent embêter le capitaine...

[Intérieurement] Merde... j'ai pas encore le niveau pour lancer des sorts aussi vite que Gillou... Si on n'en réchappe, il faudra qu'il me montre comment faire![/Intérieurement]

Des gouttes commencent à couler le long de son front alors qu'il s'efforce de comprendre pourquoi tout le monde se retrouve dans une situation aussi désastreuse...

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- Je ne vais pas vous faire la conversation. Taisez-vous. C'est tout. Si vous ou votre chien bougez le moindre cil, on égorge vos amis comme des gorets. Vous avez la même valeur mort ou vif pour moi. TALMOS, WILLY !

Deux autres marins entrèrent le sabre au clair et se dirigèrent vers Tuix qui se trouvaient à l'opposé de la porte et du capitaine.

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- C'est bon, c'est bon, on se calme...

Tuix leva les mains pour montrer qu'il se rendait.

Tandis que Tuix se tenait tranquille sur sa chaise, l'un des marins lui assena un coup de matraque à l'arrière de la tête, ce qui eu pour conséquence d'envoyer Tuix valser au royaume de Morphée en moins de deux. En sombrant, Tuix eu juste le temps d'entendre Galyr se mettre à grogner alors qu'un marin semblait vouloir s'en occuper. La situation se présentait mal pour le groupe. Tout le monde était inconscient, en pleine mer, en environnement hostile et sans la moindre idée de pourquoi les choses avaient tourné si mal si vite.

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Quand tout le monde repris ses esprits, nul n'était capable de dire combien de temps s'était écoulé ni de dire où ils se trouvaient. Chacun avait un bandeau en travers de la bouche en plus d'une cagoule sur la tête. Les mains étaient attachées aux pieds et le noeud passait dans le dos, limitant énormément la liberté de mouvement. Cependant, sentant la peau nue de leur corps contre le bois et le tangage régulier autour d'eux, ils comprirent qu'ils étaient encore sur le bateau. Chichi à son réveil compris tout de suite qu'il serait difficile de se libérer. A force de gesticulations, les uns comprirent que les autres semblaient être au même endroit sans être sûr de pouvoir cerner la position des autres avec certitude.

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Cependant, après plusieurs longues minutes, on entendit plusieurs bruits de bottes descendre des escaliers puis la voix du capitaine prit le pas sur les craintes intérieures de la troupe :

- TALMOS, WILLY ! Chopez-moi le gros lard, là. On acceptera jamais de l'acheter si il arrive à raconter partout que c'est un prêtre de Pélor. Vous me le ramenez à l'étage. On va s'occuper de ça.

Des bruits de pas s'approchèrent d'un Gillou immobilisé par ses liens. Le bruit d'une clé se fit entendre, ainsi que celui d'une porte métallique qui s'ouvrit avec quelques grincements. Subitement, le prêtre reçu un coup de pied de plein fouet dans le bide, ce qui eut pour effet de lui couper la respiration.

- C'est histoire qu'il gigote moins, dit une voix bourrue.

Puis une poignée de main vint saisir Gillou sans ménagement pour l'emmener vers l'étage.


Une fois le calme revenu dans la "pièce", Chichi comprit que ce n'était pas la grande guilde ni même les assassins de Zuïa qui étaient sur le coup, mais tout simplement un putain de marchant d'esclave déguisé en honnête marchant maritime qui les avait pris à bord en route pour les Bas Royaumes. Cela expliquait pourquoi, malgré une approche suspicieuse de Gillou et Alanna à Berce, le capitaine avait quand même accéder à leur demande. Cela expliquait aussi pourquoi il n'y avait pas d'autres passagers à bord. Le capitaine préférait convoyer des marchandises matérielles pour éviter les yeux indiscrets sur ses "marchandises spéciales". Néanmoins, malgré la panade dans laquelle ils se trouvaient tous, Chichi se dit qu'il leur restait encore un espoir : mieux valait essayer de se libérer, voir de se faire vendre comme esclave plutôt que dans les mains des assassins qui achèveraient aussitôt leur contrat en leur ôtant la vie...

Le plus simple pour commencer était encore d'essayer de se libérer de ses liens dès à présent.

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[Intérieurement]Ouaaah... ma tête... Si j'attrape l'enfant de catin qui m'a fait ça...[/Intérieurement]

Reniflant l'air ambiant...

[Intérieurement]ça sent toujours le fond de cale du vieux gréement, ça tangue et ça roule... Visiblement on est toujours à bord, ils ne nous ont pas envoyé nourrir les poissons. ça gesticule autour... ça sent l'embaumement de bonne facture, ça doit être Chichi et Alanna... [/Intérieurement]

Des gens semblent arriver mais Tuix a du mal à comprendre tout ce qui se passe... une grille semble grincer mais son ouïe est altérée par ce qui semble être une cagoule sur sa tête...
Des gens parlent, il reconnait la voie du capitaine.

[Intérieurement]Lui si je le choppe il va se souvenir de moi!!... Ah, Gillou est aussi avec nous... quoique... ça sent pas bon pour lui...

Bon, ils repartent, en espérant qu'il n'y ait pas de garde qui nous surveille, le premier truc à faire c'est de récupérer un moyen de communiquer avec les autres... Et comme je ne lis pas dans les pensées, soit j'arrive à nous retirer ces cagoules soit je me détache.[/Intérieurement]

Le demi-elfe était un peu perdu mais son instinct pris le dessus alors qu'il commença à se contorsionner pour tenter de desserrer les liens.

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Il se remue, gesticule dans un sens, dans l'autre... Non, rien à faire, les liens ne bougent pas et Tuix commence à perdre patience...

Pour se calmer, il essaye de faire le vide dans sa tête, d'imaginer combien de temps a pu passer...
Au bout d'un moment, il finit par retrouver son calme et tente de se remémorer les paroles des sorts qu'il a l'habitude de lancer afin de voir si ça peut l'aider.

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Pendant ce temps-là, on avait coupé les liens qui bloquaient les pieds de Gillou. Et il sentait qu'on le tirait vers le haut des escaliers. Une fois arrivé sur un plan plat, on le poussa en avant jusqu'à qu'il sente le bord d'une table buter contre ses hanches.

Chichi de son côté tenta de situer les autres dans la pièce, mais sans grande réussite.

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Tout ce à quoi il pouvait penser, c'était le marché des esclaves qui les attendait une fois arrivé au port. Peut être pourrait-il tirer parti de la situation. Mais comment ? C'était la panique totale dans sa tête, et ces liens qui l'empêchait de bouger le rendait encore plus fou. L'hystérie commençait à poindre à l'horizon.

Une voix s'adressa soudainement à lui :
- Hey, le maigrichon qui se tortille par terre. Arrête de gigoter, sinon je vais devoir ouvrir ta cage pour te passer à tabac. Et crois-moi, tu n'en a pas envie.

Cette interruption était providentielle car il sentit la peur refluer. Le barde pu enfin se calmer et tenter d'analyser la situation calmement en son for intérieur.

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Mais la peur était encore trop présente. Il ne put penser à rien d'autre que le son de sa respiration qui l'oppressait.

Quelques minutes passèrent ainsi quand...

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En se remémorant ses sorts, Tuix réussi à se calmer et à réfléchir.

La première question vu de savoir si ses compagnons se trouvaient avec lui. Coup de bol, sa cagoule semblait mal ajustée et pour quelqu'un ayant travaillé ses sens en milieu naturel toute sa vie, cela ne représentait pas un très gros obstacle. Après un petit temps de concentration, réussi à percevoir la position de Chichi et d'Alanna grâce à leurs grognements, Gillou ayant été amené à l'étage. Pour faire simple, chacun semblait se trouver à un coin de la pièce.. Tuix en déduit qu'il en était de même avec Gillou qui devait se trouver dans le dernier coin. Etant donné qu'aucun ne s'exprimait avec des mots, Tuix comprit que les autres se trouvaient dans la même situation que lui. Si l'un des 4 arrivait à libérer les autres, alors, ils auraient une chance de s'en sortir ensemble.

La seconde question était de savoir comment s'échapper. Il était hors de question de le faire en pleine mer car même si il arrivait à sortir libre de sa cage, il ne pourra pas s'enfuir à la nage. Impossible de contrôler le bateau à 4 également, et tuer tout l'équipage serait un exploit difficile à accomplir. Il faudrait donc étudier la routine de prisonnier et voir si une occasion pouvait se présenter à la longue. Il y aurait certainement les besoins, les repas. Avec un peu de chance, il pourrait lancer un sort au moment des repas. Le tout serait de le faire au bon moment. C'est-à-dire pas loin de la côté. L'hypothèse de Tuix était qu'ils se trouvaient tous sous la cabine du capitaine : l'anneau qu'il avait cerné sous le tapis pendant le diner devait servir d'ouverture à la trappe qui cachait les marchandises peut recommandables du capitaine. Ce n'était pas certain, mais l'hypothèse était plausible. Si c'était le cas, la route pour sauter par dessus bord était connue. Autant dire un point d'interrogation en moins.

La troisième question était celle de l'équipement. Il fallait à tout prix retrouver son équipement. Le leur valant son pesant d'or, il était très probable que le capitaine allait le garder dans un coffre bien caché avant de le revendre. La troupe ne pourrait pas traverser le désert avec pour seul équipement leurs sous-vêtements. Mais comment sauter par dessus bord équiper de tout leur équipement. Il faudrait peut être se séparer du superflu et du plus lourd. Rien que nager avec une arme en pleine mer relèverait d'un exploit...

Enfin la dernière question, et sans doute la plus triste était celle de Galyr. Un esclavagiste ne s'encombrait pas de choses inutiles. Et le grognement qu'avait pousser son chien quand Tuix s'était fait assommer lui laissait croire que son chien avait défendu son maître toutes griffes dehors. A l'heure actuelle, Galyr devait être mort et servait de nourriture aux poissons ainsi qu'au moins un autre marin. Il faudrait qu'il tire cette question au clair par la suite. Impossible de s'enfuir sans son compagnon.

Tuix espérait que le barde arriverait à appréhender la situation comme lui, et se poserait les bonnes questions pour qu'ils puissent se coordonner sans se parler par la suite.


Pendant ce temps-là, à l'étage...

A l'étage, 2 paires de mains avait immobilisé Gillou prêt d'une table avant de couper les derniers liens qui reliaient ses mains dans son dos. Immédiatement, on le fit basculer sur le dos et l'immobilisant avec 4 paires de mains cette fois, tandis qu'on retirait son capuchon au prêtre.

La lueur du jour fit cligner Gillou tandis qu'il commençait à distinguer le visage du capitaine, à l'envers au dessus du sien. Ce dernier commença à lui faire la conversation. Comme pendant le diner, ce dernier aimait occuper l'espace et conserver le temps de parole :

- Tiens, tiens, comme on se retrouve. Vous m'avez posé bien des problèmes vos amis et vous. Mais vous, vous m'en posez plus que les autres.

Gillou n'ayant déjà pas compris comment il se retrouvait du diner à "lier comme un saucisson" dans une cage, il ne comprit pas non plus immédiatement de quoi parlait le capitaine. Mais l'autre ne semblait pas y faire attention.

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- Vous savez, vous, plus que vos autres amis me posez problème. Aux bas Royaumes, les esclaves sont tolérés. Votre belle amie fera une superbe catin, le musicien peut rapporter une montagne d'or en tant qu'Incontournable s'il est bon et je n'exagère pas. Quant à votre homme des bois, il fera un très bon Serviteur au milieu de l'arène avec les autres esclaves, mais vous... Vous... Personne ne voudra d'un prêtre de Pélor comme esclave. Et donc, pour que personne ne le sache, il va falloir vous faire taire. Vous comprenez où je veux en venir ?

Entretemps, le capitaine avait amener une pince dans le champ de vision de Gillou. Là, ça commençait à sentir mauvais. Gillou comprit qu'on allait lui arracher la langue.

- Bien sûr vous avez le choix, soit vous préférez perdre la voix, soit vous préférez perdre la vie. Le choix est votre. Vous n'avez qu'à me faire un signe de la tête si vous souhaitez vous montrer compréhensif et docile. Dans ce cas, nous aurons un bol de lait de pavot à vous faire boire pour faire disparaitre la douleur. Et nous pourrons passer à la suite. Nous pourrions même vous réserver un traitement plus doux pour la fin du voyage. Qu'en dites-vous ?

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