Chapitre 4 : En cours

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Le temps passait... Tuix tentait de rester le plus calme possible car son intelligence et son instinct n'était pour l'instant que ses seules armes. Il essayait régulièrement et discrètement de desserrer ses liens en se couchant sur le flanc, le long du mur, pour que ses geôliers ne s'en aperçoivent pas...

Arael attendit que le baillon s'enleva pour dire "Je serai plus vendeur en Incontournables qu'en Petite Main."

Le capitaine s’esclaffa d'un bon coup tandis que les marins déballonnaient Gillou et essayaient d'attraper sa langue :

- Ah ah ah ! Ils disent tous ça.

Et sans lui laisser un moment de plus, le capitaine fit signe aux autres de continuer. Gillou ne put rajouter aucun mot et ce fut avec la peur au ventre qu'il essaya de se débattre. Et pendant qu'il se débattait, il entendait le capitaine soliloquer :

- Mais un prêtre ne sert à rien en intouchable. Par contre, cette catin que vous trimballez avec vous pourrait très bien faire mes affaires. J'en userai à ma guise plus tard dans ma cabine.

Ces quelques secondes suffirent aux 6 marins pour avoir raison de lui. Il sentit la morsure de la pince crocheter sa langue et immédiatement après, une douleur fulgurante lui arracha un hurlement qui sortait de ses tripes. Ce cri était si puissant que Tuix, Chichi et Alanna l'entendirent d'en bas comme s'il était à côté d'eux. Puis la douleur fit perdre connaissance au prêtre tandis qu'un flot de sang s'échappait de sa bouche. Il ne vit ni son organe pendant au bout de la pince ni ne sentit le fer rouge qu'on passait dans sa gorge pour cautériser sa plaie.

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C'est un Gillou inconscient que les marins avaient ramené dans sa cellule et aucun moyen pour ses compagnons de savoir ce qui s'était passé. Mais le cri de douleur laissait penser que leur ami avait été torturé. Chacun commençait à être anxieux. Surtout Alanna qui était une jeune fille de bonne famille qui n'était pas spécialement bâtie pour l'aventure. Coupant court aux réflexions personnelles des prisonniers le capitaine déclara d'une voix stricte mais couverte :

- Vous deux, vous commencez[...] garde. Vous leur [...] par jour. Vous ne leur enlevez [...] cagoule. Vous les laissez attaché [...] prisonnier à la fois. [...] chier et pissez 1 fois tous les deux jours. S'ils se font dessus, c'est [...] vérifierez leurs liens après [...] pipi et chaque repas. Le premier qui [...] ordres, je lui retire un [...] paye. Et si [...] embrouille [...] par dessus bord. J'espère avoir [...] Willy, [...] la gonzesse dans ma cabine.


Un bruit de porte métallique qui s'ouvre se fit entendre du côté d'Alanna avant qu'elle se sente tirée vers l'escalier. Elle avait, comme les autres, entendu les paroles du capitaine. Du moins, assez pour comprendre la suite directe des évènements. Sachant le sort qui l'attendait, elle oublia totalement le sort de son frère quand elle commença à se débattre. Mais des mains fermes et des coups au ventre ne lui laissèrent guère de choix.

Après plusieurs changements de direction, une violente poussée la fit s'étaler vers l'avant. Une couchette vint adoucir sa chute quand le bruit de la porte claqua derrière elle. Puis des mains virent lui retirer sa cagoule et la peloter tout à la fois. Pouvant de nouveau voir autour d'elle, elle vit tout d'abord le capitaine penché vers elle, et une pièce remplie de bric-à-brac qui devait être la cabine du capitaine.

- Voyons ma poulette, pas besoin de se débattre ainsi. Si tu restes calme, on va pouvoir s'entendre. Il se pourrait même que tu prennes du plaisir.

Sans attendre de réactions, le capitaine fit mine de déshabiller Alanna mais rien à faire. Impossible de se laisser faire. Elle commença à se débattre comme jamais auparavant. Impossible pour elle que cela arrive comme cela. Sa première fois serait avec un belle aventurier, son noble de mari ou mieux, un prince. Pas un marchant d'esclave. Mais le capitaine ne l'entendait pas ainsi. Il commença alors à la battre en essayant d'épargner son visage. Inutile d’esquinter la marchandise avant de la vendre se dit-il. Au bout de 5 minutes, Alanna n'eut plus que la force de pleurer. Le marchant d'esclave n'eut plus de résistance face à lui quand il recommença à la déshabiller. Et alors qu'il pensait enfin prendre du bon temps après avoir débâillonner la fille, il entendit entre deux sanglots :

- Hic... C'est ma première fois... Hic...

Cela changea complètement la donne à ses yeux. Maintenant, la fille pourrait se vendre facilement 1000 pièces d'or au lieu des 100 po qu'il espérait en tirer, s'il tombait des clients aux attentes particulières. Il prit donc sur lui et la rhabilla et la ligota sans explications. Alanna fut plus qu'heureuse de retrouver son cachot sans rien subir de plus que ces coups de poings un peu partout sur son corps. Elle pensa à présent qu'elle aurait pu essayer d'amadouer le capitaine autrement pour lui retirer plus d'informations, mais trop tard à présent. Tout ce qu'elle pouvait espérer, c'est qu'elle-même ou ses amis pourraient se libérer et s'enfuir ensemble.

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Les 4 amis étant en captivité sans beaucoup d'autres options, chacun prit son mal en patience et essaya de desserrer ses liens, voir de se libérer. Mais ce fut peine perdue. Les marins connaissaient leur affaire et savaient faire de bons noeuds. Impossible de se libérer sans au moins voir comment ces derniers étaient fait. Aucun des 4 héritiers n'eut de résultat positif. Pire, le premier jour, Tuix en essayant de se libérer se retrouva avec des liens qui firent garrot sur ses poignées. Il savait qu'au bout de 20 minutes, les dégâts pourraient être grave et qu'au bout d'une heure, il pourrait dire au revoir à l'usage de ses mains. Il faudrait les couper sinon ce serait la gangrène qui guettait.

Il commença alors à appeler à l'aide du mieux qu'il put à travers son bâillon. Plusieurs minutes passèrent. Aucune réaction. Commençant à sentir le danger de cette situation, il essaya de cogner contre les barreaux de sa cage. Plusieurs minutes encore passèrent. Mais une voix finit par se faire entendre

- Hey du con, si tu continues, je vais finir par ouvrir ta cage pour te foutre une trempe.

Tuix n'avait jamais été plus heureux d'entendre la voix de ses tortionnaires qu'à présent. Mais il n'avait d'autre option que de continuer. Il se passa donc ce qui devait se passer : l'un des deux gardiens ouvrit la porte et lui fila une bastonnade tout ce qu'il y a de plus correct. Avant de refermer la cage, il eut la bonne idée de vérifier quand même les liens de Tuix. Il vit donc que les mains de Tuix viraient au violet. Il fit donc un ajustement pour les desserrer légèrement.

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Le second jour, il sentit qu'il n'était pas loin de réussir à desserrer légèrement ses liens mais l'heure du repas était là. Vint enfin le 5ème jour, le dernier jour de leur traversée. Tuix n'avait toujours pas baissé les bras, et il espérait que les autres non plus. Malgré tout, le temps filait et il semblait que les autres n'avaient pas réussi à trouver le moyen de se libérer non plus. Pressé par les circonstances, il força un peu plus en oubliant la mésaventure de ses poignets. Et se passa ce qui devait se passer. Ses deux pouces se retrouvèrent bloqués dans les liens. Il força férocement pour les libérer, sentant qu'il pourrait alors jouer avec l'espace qu'il s'était créé. Mais son impatience fut fatale. Tuix força tant et si bien que ses deux pouces se disloquèrent en se libérant. Il ne put donc pas profiter de l'espace qu'il s'était ainsi créé. Des larmes de douleur perlèrent au coin de ses yeux, mais n'étant pas une tafiole, il les ravala bien vite. Bien sûr, toute tentative de fuite était à présent impossible, sans la dextérité nécessaire. Il lui faudrait plusieurs jours pour récupérer.

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[Intérieurement]ça y est... ouai, ça y est, ça devrait être...[/Intérieurement]

- HHHHMMMMMMMMMAA!

Tuix avait essayé de retenir le cri que la douleur avait procurée... Le bâillon n'avait pas aidé à évacuer la souffrance... Le bateau venait de chavirer juste au moment où il sentait que les liens allaient se défaire!

Jets de dés:

Le pauvre demi-elfe avait rarement ressenti une telle douleur dans les doigts.
Epuisé, désespéré et affamé, il ne se souvient plus vraiment s'il s'était endormi ou juste évanoui...

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Tuix sentait que la fuite sur le bateau n'était plus une option immédiate. Ses pouces HS, il dut se résigner à attendre le bon vouloir de ses compagnons et leur arrivée au port. La troupe n'était pas en bon état : un prêtre sans sorts, un rôdeur sans dextérité, une soeur qui va finir en prostituée de luxe et un barde... bah un barde quoi.

Les jours étaient passés à une lenteur qui laissaient les héros impuissants et démoralisés quand enfin le bateau arriva au port de Griteh.

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